PREFACE DEUX CURÉS Mon grand-père Charles, légitime successeur des comtes de Rhedae, cedant a l’invitation que lui adressait l’abbé Bérenger Saunière, curé de Rennes-le-Château (Aude), lui rendait visite le 6 juin 1892. Parmi les personnes présentes se trouvaient l’abbé Henri Boudet et M. Elie Bot. Dans ses notes mon aïeul retrace son passage: «... Un singe, nommé Mêla, cadeau d’une grande cantatrice, jouant avec un jeune chien appelé Pomponet égayait le déjeuner. L’abbé Boudet, curé de Rennes-les-Bains, paroisse limitrophe, me semblait un homme aussi soucieux de s’éteindre que l’abbé Saunière l’était de s’allumer. Autant l’abbé Saunière, grand gaillard brun aux yeux noirs, de près de 1,80 m, paraissait, autant l’abbé Boudet, avec ses 1,70 m, sa minceur et ses yeux bleu lavande, disparaissait. Entre les deux, M. Elie Bot, bras droit de l’abbé Saunière, trapu et vif, était le conseiller et l’entrepreneur des travaux. Cependant que l’un dissertait sur les mérites comparés du vin des Corbières et des vins de Malvoisie, l’autre tirait argument de ses intestins fragiles pour ne boire que de l’eau... » Une telle érudition émanait pourtant del’hum- 17 bie curé que son confrère semblait avoir invité par charité chrétienne que mon grand-père Charles se retrouvait le soir même au presbytère de Rennes-les-Bains et y passait la nuit. L abbé Boudet menait un train de vie conforme à ses modestes apparences. Le souper fut aussi sommaire que le déjeuner avait été somptueux. Il y avait pourtant ce que mon grand-père appelait « le mystère du poisson dans un plat d argent sur son support d’ébène», peu à manger certes, mais des couverts d’argent massif. Le prêtre, par ailleurs, disposait des reliefs d’un musée dont il attribuait la création au marquis Urbain de Fleury et qui contenait d inestimables pièces. Sa bibliothèque n’était pas seu¬ lement copieuse mais remplie d’ouvrages qu’on ne trouvait pas dans le commerce. A un détour de la conversation le prêtre voulut montrer à mon aïeul son laboratoire de photographie, nouvel art pour lequel il se passionnait. A en croire les écrits de mon grand-père, abbe Boudet donnait l’impression d’un homme assez riche pour s’offrir le luxe de vivre pauvrement et de faire beaucoup de bien, cependant que l’abbé Saunière faisait igure d opulence dans la mesure où il craignait de retomber dans la misère. On se serait cru dans un roman de Balzac ou de Fabre. Le lendemain, 7 juin, l’abbé remettait à mon grand- père un exemplaire dédicacé : //o r icx^ -c { ty, ç c -/a ^ /'dL<*Su. de son livre La Vraie Langue celtique et le Cromlech de Rennes- les-Bains dont le présent ouvrage est l’exacte repro¬ duction. Sachant par avance que son texte laisserait perplexe le descendant des comtes de Rhedae, l’abbé Boudet crut bon de lui indiquer la manière de le lire qui, je le montrerai dans les pages_qui suivent, est en effet assez particulière... L’ŒUVRE ET LA VIE Alors que Louis-Philippe était roi des Français, un enfant de sexe masculin naît le 16 novembre 1837 à Quillan (Aude). C’est Boudet Henri, Jean-Jacques. La famille vit pauvrement. L’abbé Emile de Cayron re¬ marque l’intelligence précoce du petit Henri et finance ses études. Le jour de Noël 1861, Henri Boudet est ordonné prêtre. En 1872 il est promu par Mgr Billard curé à Rennes-les-Bains où il vient vivre modestement entre sa mère et sa sœur. De 1872 à 1880, l’abbé, marcheur infatigable, profite des visites à ses ouailles pour parcourir sans arrêt le territoire d’une paroisse que ses pieds vont apprendre à connaître aussi bien que ses yeux. La contemplation est austère. «Tout en appréciant la végétation des beaux jours — écrivait-il à l’abbé Grassaud — je garde ma tendresse pour l’hiver où la verdure ne dissimule plus les pierres qui dominent le payage. » Après souper, dans de longues veilles, il consigne le résultat de ses obser¬ vations. En 1880, l’abbé Boudet qui tient son livre pour terminé décide de le publier à frais d’auteur et sur des fonds dont on ignore la provenance. Quoi qu’il arrive, avec 500 exemplaires, l’affaire ne pouvait être rentable. L’im¬ primeur est François Pomiès, 50 rue de la Mairie à 19 Carcassonne, qui prend son à-valoir. Les épreuves ne donnent pas satisfaction a 1 auteur qui opère des rectifi¬ cations assez nombreuses pour qu’on puisse parler de refonte complété. Cela dure six ans. L’ouvrage finit par sortir en 1886 et à 500 exemplaires, comme prévu. Entre¬ temps, François Pomies a disparu et l’abbé Boudet s’en est remis à M. Victor Bonnafous, libraire rue- de la Mairie à Carcassonne, qui en fait achever l’impression et en assure la vente. La répartition des 500 exemplaires s’établit comme suit : Exemplaires vendus dans l’espace de 28 ans soit de 1886 à 1914 .’ Hommage gratuit de l’auteur aux bibliothèques, 3.UX ambassades, aux bonnes œuvres Offrande gratuite aux visiteurs ou aux curistes susceptibles d’être intéressés . Reliquat, détruit en 1914 .... 98 100 200 102 500 Soit une édition qui a coûté la somme totale de 5 382 francs-or au prêtre de Rennes-les-Bains pour 98 ouvrages vendus ! Les exemplaires des bibliothèques publiques ont presque tous disparu de la circulation. Quant à celui de la Bibliothèque nationale, un malicieux lecteur l’a subtilisé et remplacé par un roman intitulé Le Cochon d’or. Douce ironie ! Celui de la bibliothèque de Carcassonne, eu égard à son très mauvais état, n’est plus délivré. Les exemplaires offerts à des particuliers, pour la simple raison qu’ils étaient gratuits, ne se voient plus guère. Le cas des invendus, des non-offerts, soit ce qu’on appelle « le bouillon », a paru assez important pour entraîner une 20 mise au pilon. D’aucuns disent que Mgr de Beaùséjour aurait fait détruire ce bouillon en 1914 dans l’instant même où il privait l’abbé malade de sa cure. Mais les écrits de ce dernier semblent prouver que c’est lui-même qui a donné l’ordre de destruction quand il a été destitué de la paroisse à laquelle il avait consacré son chef- d’œuvre. Il y a aussi ceux qui assurent qu’il y eut bien mise au pilon mais qu’elle visait un opuscule intitulé Lazare veni foras. Ayant lu ce livre de prières assez morne, je ne vois pas comment il aurait mérité les rigueurs de l’autorité cléricale de 1914, d’autant plus qu’il n’a jamais eu pour auteur 1 abbe Henri Boudet et n’a été imprimé qu’en septembre 1915 à Toulouse. LA TOMBE ET LE LIVRE La mère et la sœur de l’abbé Boudet, décédées en 1895 et 1896, reposent dans le cimetière de Rennes-les-Bains où le prêtre leur a édifié un tombeau qui avoisine celui du curé Jean Vié, son prédécesseur. Dix-huit années durant, l’abbé Boudet ne fréquente plus guère que ses ouailles. En 1914, alors âgé de soixante-dix-sept ans, il est destitué de sa cure par Mgr de Beauséjour et il se retire à Axât où son frère, Edmond Boudet, notaire et auteur de la carte qui est à la fin du volume, l’a précédé de huit ans dans la mort. En effet, 1 état de santé de l’abbé Henri Boudet s’aggrave et il meurt d’un cancer de l’intestin le 30 mars 1915. Ses restes reposent, selon son désir, non à Rennes- les-Bains près de sa mère et de sa sœur, mais au cimetière d’Axat avec ceux de son frère Edmond, décédé le 5 mai 1907 à l’âge de soixante-sept ans. La pierre tombale exécutée selon les instructions de l’abbé retient l’attention du visiteur par un petit livre 21 ferme que l’on a sculpté au bas de la pierre. L’usage de igurer un livre « ouvert » sur une pierre tombale est assez — — j* 1*\ O 1 ,. marque une volonté particulière. Sur la reliure, on peut lire : I.X.O I S mot d apparence grecque dont les dictionnaires ne font pas mention. La graphie et les points qui s’intercalent entre CS ^ naIent q u ’ i] doit s’agir d’initiales à un nsemble a découvrir. Ce livre clos reste l’ultime message que les deux frères ont laissé à l’initié qui passe saluer leurs venerables dépouilles. L’EFFET BOUDET Quiconque s attendrait à découvrir dans La Vraie Langue celtique et le Cromlech de Rennes-les-Bains une monop-aphie du pays serait déçu. S’il n’y avait que cela ! es reactions, lors de la publication, sont diverses. La reine Victoria d’Angleterre fait envoyer par son secré¬ taire ses félicitations. L’historien Louis Fédié écrit: «... auteur est un homme compétent qui s’est préparé à son sujet par de fortes études et de patientes recherches » Ën mission a Rennes-les-Bains, le R.P. Vannier déclare : « L abbe Boudet détient un secret qui pourrait engendrer les plus grands bouleversements... » 1( Jf chronique nécrologique de la Semaine religieuse de 1915 fait état de la vaste érudition de l’abbé. Mais orsqu en 1887 l’abbé Boudet présente son œuvre en vue obtenir un prix de l’Académie des sciences de Tou¬ louse, le rapporteur général du jury, M. Lapierre, dans la seance du 5 juin déclare: «Nous n’avons pas été peu surpris d apprendre que la langue unique qui se parlait avant Babel était l’anglais moderne conservé par les Tectosages. C est là ce que M. Boudet nous démontre par de prodigieux tours de force étymologiques » 22 ' Il n y eut pas de médaille, et notre abbé devait s’y attendre. Toutefois, il faut sans doute sensible à l’appré¬ ciation du jury, embarrassé et hésitant, lorsque celui-ci déclara «qu’il y avait dans* ce volume une somme de travail qui mérite quelque respect... » A la première lecture de La Vraie Langue celtique l’abbé nous paraît baigner en plein délire ; il traite des condi¬ tions dans lesquelles Ezeliel prit part à la fondation du premier temple de Jérusalem, d’un fait divers publié dans un journal espagnol ou bien de quelle manière les Gaulois s y prenaient pour signifier que l’estomac du chameau est toujours plein d’eau. L’ouvrage pourtant est d’une allure qui empêche de le rejeter et sème le doute dans l’esprit du lecteur. L abbé Boudet joue sur les mots, incite celui-ci à s’interroger, à chercher un codage. Il n’y a pas de redites à proprement parler, mais une insistance sur certains thèmes comme la foudre et l’éclair, la porte qui s’ouvre le 6 e jour... J’ai eu un jour la sottise de citer au hasard quelques calembours que suggérait la lecture de ce livre. Mon interlocuteur, les recueillant, en a déduit que c’étaient des mots clefs. Il les vend aujourd’hui par souscription, en faisant en plus payer sa dédicace autographe. Même en arborant sur le frontispice un « G paré des plumes de Pan», il est difficile d’admettre que l’œuvre de l’abbé Boudet puisse apparaître telle une espèce de chambre à air entièrement faite de rustines. «La Vraie Langue celtique et le Cromleck de Rennes-les-Bains» exerce un charme, cela tient à la présence constante de l’auteur dans l’œuvre, ou bien mais c’est pareil — à un codage permanent et sans faille. Il n existe pas de mot clef ni de sésame à vendre pour ouvrir la porte du trésor de l’abbé Henri Boudet. JEUX DE CARTES Pour comprendre le secret de l’abbé Boudet, le lecteur doit se situer dans le temps où il vivait, à la fin du siècle dernier. Il n’est pas nécessaire d’être historien pour lire 1 ouvrage, mais bien de rêver sur les conditions dans lesquelles il fut rédigé. Ayant récusé toute valeur aux mots clefs et insisté sur ce langage codé qui a entièrement absorbé la vie du prêtre, je vais prendre ici un exemple : la carte géographique signée Edmond Boudet qui figure en fin de volume. Les cinq anomalies que présente ladite carte auront alors leur justification, soit dans le livre même, soit dans la vie de l’auteur. 5 1 av ^ s des professionnels de la cartographie, le dessin d’Edmond Boudet, notaire, est un très beau travail dont la nécessité ne se faisait pas sentir. En 1886, les techniques de 1 estampe étaient bien assez développées pour qu’il suffise de reproduire la carte d’état-major dont on aurait aboli ce qu’on ne tenait pas à montrer, où l’on aurait ajouté ce que 1 on désirait, l’emplacement des monolithes celtiques par exemple. C’est en comparant le travail d Edmond Boudet avec la carte d’état-major qu’on s aperçoit de certaines erreurs de tracé qui ne peuvent être qu’intentionnelles : le tracé du sud aux environs du Serbaïrou, près du pont qui enjambe le confluent de la Blanque et de la Sais, est notoirement inexact. Un lecteur qui s avise du trucage va en conclure qu’on lui cache quelque chose et courir sur les lieux erronés. Je connais bien le langage de ce livre pour affirmer que l’auteur est beaucoup plus anxieux de révéler un secret que de le cacher: les erreurs ont en effet pour but d’attirer le lecteur vers des lieux qu’on veut absolument lui faire visiter. 24 La seconde anomalie de la carte Boudet est l’absence d’échelle. Si l’on veut savoir à quelle dimension réelle correspond 1 cm de la carte Boudet, il faut se référer à une carte échelonnée et faire une règle de trois. Un carto¬ graphe qui publie une carte composée selon une échelle de son cru, mais qu’il omet de faire figurer, rend sa carte inutilisable à bien des égards. L’énigme a une solution, encore faut-il avoir lu le livre et parvenir à en traduire le sens réel. On apprend à la page 230 que la mesure de longueur dont se servaient les Celtes était l’ell*. Cette unité aurait pour longueur 1,404 mille, soit 2,60 m. Ainsi la carte Edmond Boudet équivaut à une carte d’état- major où l’ell a été substitué au mètre. Le jeu du prêtre devient alors étrange ; ayant exhumé d’on ne sait où cet ell dont il voudrait nous faire croire qu’il était « la largeur exactement mesurée » des chemins gaulois, il le réincor¬ pore dans une carte de sa composition. Au cours de ses «Observations préliminaires» l’abbé Boudet déclare que « par une interprétation exacte » on découvrira «bien des choses intéressantes au sujet des roches aiguës qui couronnent nos montagnes». Certes, mais pourquoi faut-il que les altitudes de ces roches ne soient pas entièrement correctes ? Pourquoi faire erreur quand on n’a qu’à copier une carte d’état-major? Parce que l’on va jouer sur les chiffres comme sur les mots. Voici le relevé fantaisiste des sommets livré par ordre de total arithmétique : Serbaïrou 514 — 5+1+4 =10 Fortin de Blanchefort 544 — 5+4+4 = 13 Bazel 564 — 5+6+4 = 15 Entrée de Rennes 268 — 2+6+8 = 16 Card ou 796 — 7+9+6 = 22 * L’ell est une mesure celtique très variable suivant les tribus et rien ne prouve que Tell des Redonnes soit vraiment de 2,60 m. 25 Plusieurs phénomènes doivent s’associer dans l’esprit du lecteur. Ainsi, il devient obsédé par la répétition à diverses reprises de «la foudre et l’éclair». Et en s arrêtant aux pages 119 et 124 il trouve une invitation à rapprocher ces manifestations des totaux précédemment cites. Il remarque que le cortège ascendant des sommets ainsi calculés permet de tracer un éclair ou, plutôt, les fragments d’un éclair. Le nombre 22 est alors placé sur le plus haut sommet de Rennes, sur le Cardou qui doit son nom à la déesse des gonds : Cardéa. Il songe alors à la page 114 du livre et aux 22 lames ou tuniques du tarot égyptien. Le résultat est encourageant: l’altitude 796 (7+9+6) donne 22, soit l’ultime arcane du tarot, le Mat ou le Fou ou encore l’Evêque dont le bonnet est la mitre « qui figure avec honneur sur les manteaux de cheminée » (p. 256). Cet arcane, ne l’oublions pas, ne possède en fait aucun nombre et le sommet correspondant peut être vu du ciel, le point de chute idéal de la foudre, ou de la vallée, l’origine même de l’éclair. Le Bateleur, début de ce tarot, est situe au « Cap de l’homme », « c’est la tête ». L’abbé Boudet l’a découverte alors qu’elle servait de cible au pic d’un berger et, selon la page 234, on a «été obligé, au mois de décembre 1884, d’enlever cette belle sculpture de la place qu’elle occupait». Cette pierre, transportée à Alet, fut coupée en deux ; le dos gravé d’un carré Rotas fut conservé par M. Cailhol et la face fut rapportée au presbytère de Rennes-les-Bains pour l’en¬ châsser dans le mur où elle peut encore être vue. Une quatrième anomalie se trouve à la légende en bas de la carte, à gauche : Menhirs debout Menhirs couchés H Dolmens +++ Croix greques Le petit exercice précédent avec les chiffres encourage à lire la légende en acrostiche : M M D C est la version romaine de 2 600 en chiffres arabes. Curieusement, la carte mesure 26 cm de hauteur ! On imagine donc qu’aux multiples valeurs de temps mentionnées dans le livre doivent correspondre des nîesures de longueur sur la carte. On voit que chaque centimètre équivaut à 100 ans et que 26 cm est donc bien 2600, soit MMDC en chiffres romains. On remarque aussi que ce 2600 est un multiple du ell, la mesure du chemin celtique et que 1886, date d’édition de l’ouvrage, multiplié par un ell (2,60 m) donne 4 km 900. La cinquième et dernière anomalie est faite du contraste qui s’établit entre la sévérité toute classique de la carte et les caractères fantaisistes du titre décalé vers la gauche : RENNES CELTIQVE. Poursuivant l’interpré¬ tation numérique, il semble que les 14 lettres corres¬ pondent à un signal indiqué aux pages 23 et 68 permet¬ tant de passer du noir au blanc: 14 nuits vont de la nouvelle lune à la pleine lune et 14 jours de la pleine lune à la nouvelle lune avec cette idée latérale que le 6 è jour ouvre toutes les portes (p. 283). Certes, les 14 stations symboliques du chemin de croix de Rennes-le-Château qui ont pas mal défrayé la chronique sont assurément postérieures à la carte de ce livre, mais il faut se souvenir du «VAL CRUX », Vallée des Croix, nom que l’on don¬ nait au site de Rennes-les-Bains en 1709, au temps où l’abbé Delmas était curé et écrivait ses mémoires. La station thermale blasonnait d’ailleurs à l’époque l’écu de «gueules à croix et cercle d’or». Son répondant topographique est le lieu-dit « la Croix du Cercle » et il continue de figurer à ce titre sur le cadastre de la commune. 26 27 LE ZODIAQUE DE RENNES «Douze palais étaient enfermés dans une seule en¬ ceinte », avec l’allusion (en se rapportant à Pline) que ces monuments étaient dédiés au Soleil, telle est la désigna¬ tion du zodiaque faite à la page 84. La page 246 déter¬ mine le centre de ce zodiaque et la page 241 donne les dimensions pour tracer sur la carte ces deux circonfé¬ rences : 15 et 16 centimètres de rayon. Le génial auteur ne manque pas d’ajouter que « cette meule devait moudre le blé (l’or) d’une manière parfaite ». Le signe du Bélier est désigné par Abel, gardien des troupeaux donneurs de laine, c’est-à-dire de l’N, symbole du Nord pour tous et que l’on retrouve deux fois dans le mot RENNES du titre de la carte. Page 43, l’auteur insiste sur la distinction de la chaîne avec la trame (trame de laine, trame de l’N) car la chaîne correspond aux lignes verticales T J, tracées à partir des lettres N de la carte alors que la trame signifie la ligne inverse \ F ne ^formation très subtilement dispensée aux pages 227 et 231 permet de situer le signe du Bélier (Abel) vers le confluent de la Sais et du Rialsès, exactement au Roc- Nègre, l’Ariès de Nègre ou Bélier Noir, selon l’inscription gravee sur une pierre tombale ! Avant d’aller plus avant, résumons ce qui précède et dissipons les malentendus qui peuvent s’être glissés dans l’esprit du lecteur: 1) Par codage astronomique, l’abbé Boudet indique douze dépôts et leur position correspond pour chacun à un palais du Zodiaque, celui-ci débutant vers Blanche- fort, à 0° du Bélier sur Roc-Nègre. 2) Par codage cartographique, une erreur détermine au confluent Blanque-Sals la mine de Jais du Serbaïrou. 28 3) Par codage du tarot, l’éclair part du Cap de l’Homme pour se terminer au Cardou. Ce codage est parfait. Rennes-les-Bains, avec une circonférence (p. 225) de 16 à 18 km, fait figure d’une banque ayant douze coffres qui s’ouvrent chacun avec un numéro particulier. Ceci n’implique d’ailleurs pas que certains coffres détiennent encore un dépôt. Le croquis qui accompagne mon texte indique le codage des pierres tombales qui existaient au cimetière de Rennes-le-Château avant la publication du livre Boudet et qui donnaient des indications similaires. La pierre horizontale mentionnait les douze caches par l’inter¬ médiaire des 14 lettres de notre devise latine transcrite en lettres grecques : ET IN ARCADIA EGO. La pierre verticale marquait le lieu exact où l’UNE des douze caches se trouve. Le code était: M.D.SEPT = 1507. L’unité de mesure utilisée était le M, le mille, d’une valeur de 1852 mètres. L’abbé Boudet déclare page 84: 1500 appartements dans le labyrinthe aux multiples détours, construit par Mesraïm, dédiés au Soleil. Le lecteur désormais habitué aux jeux de mots de l’abbé Boudet a sans doute déjà déduit : M... puis: 1500... et 7 (chiffre du soleil), soit le code : 1507. Curieusement, on peut lire sur cette dalle : D’ARLES DAME... «Dame d’Arles» fait penser alors à la dénomination donnée par Maurice Magre pour désigner les arènes de cette ville : Qui parle d’arènes sous-entend le jeu du Taureau, dérivé de l’ancien culte du bœuf Apis. Or Apis,c’est aussi l’abeille dont le bourdonnement serait détesté, comme l’affirme l’abbé Boudet page 122 à propos du lever et du coucher du SOLEIL. L’abbé Boudet a pu donner dans l’astronomie, la mythologie, la Bible et d’autres méthodes plus ou moins admises, exactement comme il traitait du « Cromleck de 29 Rennes-les-Bains » qui demeure conjectural. Il a pu nous induire en erreur. Mais le lecteur éclairé comprend maintenant qu une certaine imagerie ne doit être retenue que comme élément dans la construction de son œuvre. LA CANNE DE L’ERMITE Si 1 on trace un trait vertical depuis la lettre U écrite en V romain qui se trouve dans le titre de la carte, on tombe dans la légende des pierres celtiques. Cette ligne corres¬ pond au méridien O qui coupe l’hexagone français en deux parts égalés. Il est très exactement dans le prolon¬ gement de la ligne dorée du gnomon de l’église Saint- Sulpice de Pans dont la fête du saint patron est le 17 janvier. Celui qui visitera ce lieu aura matière à reilexion ; il y trouvera notamment, de part et d’autre de la ligne du méridien, deux tableaux de Signol : la Monde Jésus et 1 Epee au fourreau. «MORT» et «EPEE» sont aussi les deux mots qui apparaissent anormalement dans 1 epitaphe de la pierre tombale de la marquise de Blanchefort, de Rennes-le-Château. L’abbé Boudet à la fîïïnÏ 5 6St encore P Ius ex pHcite sur la question de MORT, et à la page 217 sur L’EPEE. A Rennes-les-Bains, le méridien passe entre Serres et Peyrolles, voisinant le tombeau d’Arques dit des « Bergers d Arcadie», pour continuer sur le Serbaïrou à l’endroit ou se trouve une pierre de près de 2 m de haut portant gravee I inscription latine : « Ad Lapidem Currebat Olim Regina » (vers la pierre courait jadis la reine). Cette reine, c’est la ligne rouge du méridien, «Rose-Line» écrirait l’abbé Boudet. Peut-être aurait-il raison car Roseline, abbesse de la « Celle aux Arcs », a sa fête le 17 janvier... et sa légende mérite lecture*. Imaginons la psychologie de l’abbé Boudet. Nous savons qu’il a passé des années à composer puis remanier son livre dont il n’était jamais satisfait. L’échec près du monde savant de 1’ Académie.des sciences de Toulouse lui a donné l’idée de faire un complément à sa publication de 1886. Il a songé et résolu d’en laisser une illustration. Tout comme l’échelle de sa carte figure dans le livre à un endroit inattendu, les illustrations du livre allaient paraître ex libris. Nous les trouvons à Rennes-le-Château où le jeune curé Saunière était disponible : les livres de comptes de l’abbé Boudet confirment ce raisonnement. Pendant plusieurs années Marie Denarnaud a reçu des sommes considérables qui permirent à l’abbé Bérenger Saunière de construire et de vivre en milliardaire... Mais un jour est venu où les dons ont tari : « Le plan Boudet était achevé. » L’abbé Saunière n’avait rien à lui, il était incapable de déchiffrer lui-même le chef-d’œuvre, et a dû se livrer à des expédients pour subsister ! Ces illustrations, nous les trouvons dans l’église de Rennes-le-Château. L’abbé Henri Boudet en est l’archi¬ tecte. « Le centre de Rennes-les-Bains se trouve dans le lieu nommé, par les Gaulois eux-mêmes, le CERCLE. » Cette citation de l’abbé Boudet à la page 246 est en effet exacte puisque la source du Cercle se trouve près du fauteuil du Diable; aussi a-t-il voulu l’illustrer très parfaitement dans l’église de Rennes-le-Château en reproduisant près de l’entrée un diable formant de sa main droite un cercle. Mieux, l’auteur de La Vraie Langue celtique avait fait * Dans l’église de Rennes-le-Château, sainte Germaine de Pibrac rem¬ place sainte Roseline. Voir le livre de Hubert Larcher, Le sang peut -il vaincre la mort, p. 460. 30 31 déposer dans une niche sous le porche de l’église de sa paroisse une croix sur un socle de pierre portant la devise de Constantin : « In hoc signo vinces » dont la traduction exacte est. « Par ce signe tu vaincras ». De nouveau il fait reproduire l’inscription avec une variante au-dessus du bénitier soutenu par le diable à Rennes-le-Château ; cette fois l’on peut lire : PAR CE SIGNE TU LE VAINCRAS 123 45 6789 10 1112 13 14 15 1617 18 19 2021 22 Aux 20 lettres de la devise on a ajouté 2 lettres pour obtenir le nombre 22 du tarot, celui qui forme «l’éclair» ; les lettres ajoutées sont les 13 et 14, donc 1314. Cette date est celle de la disparition de l’ordre du Temple dont l’étendard Beau-Céan était noir et blanc. Or, le diable fixe de ses yeux de verre l’échiquier formé par le sol noir et blanc. Là encore l’abbé Boudet redonne l’illustration de son livre où il insiste sur le Blanc et le Noir, depuis la citation de Blanchefort « cette roche blanche qui frappe les yeux, tout d’abord, est suivie d’une assise de rochers noirâtres, s étendant jusqu’à Roko Négro» (page 231), jusqu’au jour et à la nuit. Les deux prêtres ont signé ce travail, car au-dessus du diable, soutenu par deux « basilics » (petits rois) liés d’un anneau, se trouve un cachet rouge aux lettres d’or «B.S. », initiales de Boudet-Saunière. Le lecteur comprendra que cette préface ne pourrait suffire pour décrire toute la décoration de l’église de Rennes-le-Château qui n’est que l’illustration du livre de l’abbé Boudet et la représentation symbolique des lieux de Rennes-les-Bains. A 1 extérieur même, un socle wisigoth qui soutient la Vierge de Lourdes est retourné et porte 1891 ; il fut placé 32 lors de la mission de Rennes-le-Château à laquelle assis¬ taient Mgr Billard et l’abbé Henri Boudet. Ce dernier, profitant de l’inondation qui a atteint Rennes-les-Bains’ en a marqué la hauteur et a fait placer un médaillon sur le côté de son église: «CRUE - 1891 ». La providence est parfois débordante, car ce nombre a une valeur d’or. Si un visiteur avisé replaçait le socle de la Vierge dans le bon sens, il pourrait lire 1681 ! U ne stèle funéraire fait mourir la marquise de Blanche- fort, dernière châtelaine de Rennes-le-Château, en date XVII JANVIER MDCOLXXXI et cette erreur délibérée prête à confusion. La marquise est morte en 1781 et l’on a substitué au C un O que les chiffres romains ignoraient. Il est évident qu’il faut sauter le O pour lire 1681 ou pour s’en servir comme pivot, ce qui donne 1891. Lors de la publication du livre en 1886, cette stèle funéraire existait, et l’abbé Boudet en donne le codage. Il utilise même la date d’édition de son ouvrage pour obtenir 1886 élis, soit, multipliés par 2,60 m, la distance de 4900 mètres a vol d oiseau du tilleul du cimetière de Rennes-les-Bains à une vieille croix de pierre dédiée à sainte Madeleine à Rennes-le-Château. En 1891, la Tour Magdala n existait pas et à sa place « la croix » dominait toujours la vallée sur la pointe du roc. Par contre, les dalles de la marquise avaient été effacées par l’abbé Saunière sur l’ordre de l’abbé Boudet. C’était maintenant 1 église qui illustrait le livre La Vraie Langue celtique et le Cromleck de Rennes-les-Bains. Le Grand Maître de Rennes-le-Château est bien 1 humble abbé Boudet dont le superbe abbé Saunière est le superbe second. Si une conclusion s’impose, nous la trouvons avec la tombe de Jean Vié qui, dans le cimetière 33 de Rennes-les-Bains, est contiguë à celle où reposent la mère et la sœur de l’abbé Boudet. Un habile sculpteur, profitant de la sonorité Jean Vié = janvier, s’est arrangé pour mettre en vedette le nombre 17 qui figure ainsi sur la pierre tombale. Il a vécu, déclare son épitaphe, soixante- quatre ans, autant que de cases sur le jeu d’échecs, dont 32 années blanches dans le civil et 32 noires dans les ordres. Etant le prédécesseur de l’abbé Boudet à la cure de Rennes-les-Bains, l’abbé Jean Vié s’intégre dans un système qui donne aux Bains la priorité sur le Château. D’où l’on revient avec la certitude que l’abbé Boudet est le Maître de l’abbé Saunière. SOUVENIRS RECONSTITUES Les premiers sentiments sont toujours les plus vrais. Mon grand-père Charles avait saisi d’instinct en 1892 que l’abbé Boudet présentait un intérêt que l’abbé Saunière n’avait pas. Je n’ai personnellement connu ni l’un ni l’autre, et les anecdotes sur la vie des deux me furent racontées par Mlle Marie Denarnaud, servante du défunt abbé Saunière. En août 1938, je me suis rendu à Rennes-le-Château afin d’y récupérer les lettres que l’abbé Saunière avait reçues de mon grand-père. C’étaient les vacances, et je n’avais pas vingt ans. «Marinette», comme on la nommait dans le pays, m’avait très aimablement offert l’hospitalité de la villa Béthania ; j’y suis resté trois jours. Nous avons fêté le soixante-dixième anniversaire de la vieille demoiselle. Au cours de ces journées mon hôtesse a évoqué un portrait des deux disparus Boudet-Saunière. C’est ainsi que l’abbé Saunière m’est apparu comme un bon vivant, un homme fruste et malin, disposant d’une culture sommaire sans aucun rapport avec l’ardeur intellectuelle et la passion de savoir qui animaient son confrère de Rennes-les-Bains. Il m’a été impossible de tenir la promesse que j’avais faite à Mlle Marie Denarnaud de revenir la voir l’année suivante. En 1939 c’était la guerre. Les événements qui l’ont suivie ne m’ont permis de revenir dans mon pays du Razès et de revoir Rennes-le-Château qu’en 1965. Le marquis Philippe de Cherisey m’accompagnait. C’est un ami que je connais de longue date et qui s’intéresse beaucoup à l’histoire de Rennes. Mlle Denarnaud, ayant petit à petit liquidé le mobilier qu’elle possédait et vendu ses domaines à M. Noël Corbu, était morte depuis une douzaine d’années. Le nouveau propriétaire qui avait métamorphosé la villa Béthania en hôtel nous y reçut fort bien. Il nous raconta la « nouvelle histoire du trésor de Rennes-le-Château » avec force détails qui nous laissè¬ rent stupéfaits. De cette rencontre je garde le souvenir du dialogue suivant : Cherisey — Avez-vous lu le livre de l’abbé Boudet ? Noël Corbu — Non, il vient d’être publié... Cherisey — Il l’a été en 1886, votre église en est l’illus¬ tration. Noël Corbu — Vous ne croyez pas au trésor de Rennes- le-Château ? Moi — Il n’y a pas de trésor sur le territoire de Rennes- le-Château. Noël Corbu — Vous désapprouvez les fouilles? Mm — Je désapprouve les chercheurs de trésors qui ne cessent de saccager les propriétés. Ce n’est pas en faisant des trous à Roc-Nègre, à Blanchefort, à la Madeleine, aux mines de Jais ou au Diable qu’ils découvriront quelque chose. Là ne se trouvent que des points de repères permettant de géométriser certains lieux. 34 35 Mon interlocuteur quittait la région quelques mois plus tard, et M. Buthion, homme fort sympathique, lui succédait à Rennes-le-Château. CONCLUSIONS L’on sait que l’abbé Boudet est mort à Axât, mais ce que l’on ignore c’est qu’à son chevet se trouvait l’abbé Saunière, l’assistant dans ses derniers instants. Depuis six ou sept ans les prêtres ne se causaient plus. Cette récon¬ ciliation devant la Mort, face à l’Epée de la Justice di¬ vine, a marqué un nouveau tournant de la vie de l’abbé Saunière, et Mlle Denarnaud, qui me raconta cet épisode, me laissa entendre que son curé en 1916 formait de grands projets que le destin ne lui laissa pas le temps de mettre à exécution. Lorsque l’abbé Saunière décéda le 22 janvier 1917, il connaissait le secret de l’abbé Henri Boudet, celui-ci le lui avait confié dans ces derniers instants. L’abbé Henri Boudet comme son frère Edmond Boudet n’avait pas d’héritier direct. Ce qu’ils laissaient aboutit entre les mains de la sœur de la femme d’Edmond. Les ouvrages de la bibliothèque de l’abbé et certains de ses papiers sont allés à la décharge publique d’Axat. Les livres de comptes de l’abbé, reliés en très beau cuir, également jetés à la décharge publique, ont suscité l’intérêt d’une personne d’Axat qui les a transmis à son fils, aujourd’hui âgé de soixante-quatorze ans, et qui a gardé un souvenir assez précis du défunt. Trois caisses de manuscrits se trouvent à Quillan, ainsi que quelques photographies prises par lui-même, en particulier de l’abbé Saunière avec son chien Pomponet, le tout étant entre les mains d’une arrière-petite-nièce par alliance de l’abbé Boudet. Les livres de comptes ne doivent leur sauvegarde qu’à leur riche reliure, mais il manque l’intervalle de 1891 à 1894. Voici en abrégé la teneur de cet ensemble: De 1885 à 1901, l’abbé Boudet (sauf intervalle précité) verse a Mgr Arsène Billard des sommes considérables : 7 655 250 francs, que l’évêque de Carcassonne affecte à la fondation religieuse de Brouille, et diverses œuvres comme les Enfants de Saint-Vincent-de-Paul. De 1887 à 1901, l’abbé Boudet verse à Mlle Denarnaud des sommes très importantes : 3 679 431 francs qui financent la réfection de l’église de Rennes-le-Château et d’autres travaux ! De 1894 à 1903, l’abbé Boudet verse encore à Mlle De¬ narnaud des sommes, mais assez minimes : 837 260 francs. On ne trouve pas la moindre somme pour l’abbé Bérenger Saunière; par contre on note quatre petits versements au nom d’Alfred Saunière, frère de l’abbé soit 10 000 et 15 000 francs en 1901, et deux fois 15 000 francs en 1903... Ma conclusion se fera au cimetière de Rennes-les- Bains où reposent la mère et la sœur de l’abbé Henri Boudet. Combien de fois le prêtre, en ses dix-huit ans de solitude, est-il venu se recueillir devant cette tombe surmontée d’une croix fléchée? Combien de fois, levant ses yeux bleus vers le ciel pour implorer sa miséricorde aux « brebis égarées », son regard s’est-il arrêté au « Cap de l’Homme», où «fut sculptée une belle tête du Sauveur regardant la vallée » ? Nul ne sera capable de le dire ! Mais maintenant le lecteur comprendra que la pensée de l’abbé Boudet devait s’élever au-delà de cette tête, vers cette Tour Magdala de Rennes-le-Château qui se trouve 36 37 exactement dans cet axe, là où résidait l’exécuteur de ses œuvres, l’abbé Saunière, avec lequel il avait rompu toutes relations. Il imaginera l’abbé Boudet se retirant du cimetière, et esquissant un signe de croix en murmurant : Jésus medèla vulnérum Spes una pœnitentium Per magdalenae lacrymas Peccata nostra diluas. Il le verra passer sous la potence du porche et pénétrer dans son église, s’arrêter devant un vitrail sud représen¬ tant l’évêque Sergius Paulus, enfin méditer sur l’utilité de cette décoration qu’il avait fait placer en 1886 comme la première illustration de la page finale de son livre : La Vraie Langue celtique et le Cromlech de Rennes-les-Bains 24 juin 1978 Pierre Plantard de Saint-Clair ÉLÉMENTS POUR UNE BIBLIOGRAPHIE de l’“AfFaire de Rennes” La majorité des titres que nous signalons traitent directement de l’énigme de Rennes-le-Château et de sa région. Nous avorts également cité quelques ouvrages se rapportant à Gisors et à Stenay, estimant que leurs “mystères” participent pleinement de notre sujet. De même, nous n’avons pas hésité à inclure dans notre liste quelques textes généraux comme La Géographie sacrée du monde grec de Jean Richer que le lecteur curieux pourra méditer avec profit. Certains titres hors commerce ne peuvent être consultés qu’à la Bibliothèque nationale. Bien que leur communication puisse être “hasardeuse”, nous donnons les cotes de quelques-uns d’entre eux. 41 ALLIER Raoul : La Cabale des Dévots. Paris, 1902, Editions Champion. — La Compagnie du Très-Saint-Sacrement de l’Autel à Toulouse : une esquisse de son histoire. Paris, 1914, Editions Champion. Anonyme : Le Livre des Constitutions de Sion. Genève, 1956, Editions des Commanderies. BARANTE : Essai sur le département de l’Aude. 1790. BEAUCEAN Nicolas : Au pays de la reine Blanche. 1967. Hors commerce. BEGOUEN Henri : Une société secrète émule de la Compagnie du Saint-Sacrement : VA.A. de Toulouse aux xvn* et xvill' siècles. Paris, 1913. — Ce que fut la Cabale des dévots. Paris, 1906. BERTEREAU Martine de, baronne de Beausoleil : La Restitution de Pluton. 1640. Republié au XIX' siècle in Gobet : Les Anciens Minéralogistes de France.) — Véritable déclaration de la découverte des mines et minières de France. 1632. 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